jeudi 14 mars 2013

De la mort prématurée – l’entendre pour l’accepter.

 Dans la pratique médicale quotidienne le thème qui nous frappe le plus est probablement celui de la mort prématurée. Confronter tous le jours avec des pacients au-delà de l’âge de quatre-vingt qui présentent des problèmes chroniques de santé et qui sont dans le chemin de la désincarnation, nous paraît comme quelque chose absolument physiologique, même grande la douleur de la famille au moment de prendre congé. Toutefois, quand il s’agit de la désincarnation d’un enfant, des adolescents ou d’un jeune adulte qui partent pour le plan spirituel avant de leurs parents, la rationalité que le spiritisme nous porte ne peut pas toujours être suffisante à soulager l’âme de  ceux qui restent.  

Le terme “mort prématurée” n’est pas peut-être convenable, car nous ne pouvons pas penser à une spiritualité superieure où les choses soient faites à l’improviste. Evidement nous nous référons ici à la prématurité du point de vue physique, c’est à dire, désincarnation d’un jeune et non désincarnation avant du temps programmé.

Jésus fut un exemple de mort prématurée en désincarnant avant de sa mère. Mais durant son apostolat il a donné des marques de savoir préalablement ce qui viendra à se passer. Matthieu 26, Jean 2 :19. En effet, ce fait a été plusieurs fois rapporté dans l’Ancien Testament, spécialement par  Ésaïe. Cette conaissance préalable ne l’a pas empêché de mener à la fin sa mission, car il a souvent affirmé que la realisation de la volonté du Père était ce qui l’intéressait le plus.

Quant aux parents qui regardent la mort du fils comme la fin de tout, la souffrance semble même n’avoir aucune fin, cependant autre chemin, avec plus d’amour et de la paix interieure peut exister. L’entendement du mécanisme dont les maladies arrivent est fundamental à la libération de la tristesse imense qui envahit la vie de la famille.

Tant qu’il y aura la croyance de que Dieu l’a voulu comme s’il y avait un Seigneur de barbe grise assis à la table en pressant des boutons colorés pour choisir qui va et qui reste, pour faire distribuer des bénéfices et des concessions, des châtiments et des punitions, on ne réussira pas l’avancement. La même idée atavique du bénéfice pour ce qui est bon et du châtiment pour ce qui est mal n’apaise pas la doute ni l’incertitude. Parce que, si l’on le regarde avec soin, qui d’entre nous peut être classé comme développé ou inferieur ? Tous sans exception ont des qualités et des défauts. Comment pourrait Dieu choisir ?

Comment expliquer qu’un enfant à l’âge de 2 ans, qui n’a pas eu du temps à faire des bonnes ni des mauvaises choses ait eu un cancer avec métastases et meurt aprés six mois de traitement ? Une punition pour les parents ? Rançon karmique de la famille ? Croire  à cette hypothèse équivaut à réduire Dieu à un tyran plein de déspotisme qui châtie l’innocent pour punir les parents. Quelle est cette sorte d’amour ? Car Jean l’Évangiliste nous a defini Dieu par l’unique forme que nous lui pouvons comprendre. « Dieu c’est l’amour ».

Il y a une seule réponse. Chacun répond par les acts pratiqués dans d’autres vies en rachetant par l’amour les dettes du passé et en marchant à pas de plus en plus solides vers notre Père. Il n’y a aucune punition, seulement l’oportunité. Il n’y a aucune fin ; il y a la continuité de la vie, d’une vie pleine, vie spirituelle. Il est beaucoup plus logique qu’on pense que si dans une autre vie, l’on a nui son corps spirituel par des actitudes et des vices, dans cette vie d’aujourd’hui on peut nettoyer son corps spirituel en drainant vers la chair, vers le corps physique ce qui a causé du mal.

Si l’on a épreuvé cette situation, la première chose à faire est s’arrêter de se questioner si l’on a fait du tort. Tout se déroule correctement. Tous est correct. Jésus disait que celui-là qui voulait lui suivre doivrait prendre sa croix et venir. Bien, ce moment est arrivé. C’est l’oportunité de montrer à Jésus qu’on a appris la leçon. On doit croire que son fils, son parent, son ami qui est désincarné continue plus vif que jamais, et assurément plus heureux, parce qu’il a drainé vers son corps physique une chose quelconque qui l’empêchait de croître. Regardez la leçon, elle est claire, Dieu n’a pas puni personne, c’était un récouvrement automatique imposé par des engagements du passé. Il n’y a eu aucun châtiment, seulement la libération.

Dans le processus de libération et d’entendement qui arrive aprés la mort prématurée, le premier item c’est ne pas aller contre vents et marées. Pourquoi ramer contre le courant du fleuve ? Ne désespèrez pas comme si la vie était finie. On doit accepter des limitations, on peut pleurer mais sans désespoir. Allez chercher de l’aide. Ouvrez le coeur à ceux qui sont alentour, consultez un psychologue, des réunions de thérapie de groupe et laissez la blessure cicatriser peu à peu. Et au-dessus de tout, on ne doit pas en faire une excuse pour ne vivre plus. Vous n’avez pas besoin de vous tuer peu à peu pour dire à la personne aimée qui est maintenant désincarnée « je t’aime tant que moi aussi je vais mourir ». Cela s’appelle suicide, non l’amour.  

Confiez et livrez-vous à les mains de notre Pére d’amour car il nous accueille et nous soulage. Souvenez-vous que le meilleur remède pour nos douleurs c’est soulager la douleur de votre prochain. Rendez votre sentiment de douleur dans quelque chose de sublime comme l’aide aux nécessiteux. En faveur de celui qui est désincarné le premier et de sa propre évolution spirituelle, transmuez ce sentiment et rendez-vous un moissonneur de Christ. Un jour viendra où on sera capable de regarder le passé pour entendre tout ce que la vie a voulu enseigner avec ce fait.

Paix et Lumière !

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